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lundi 31 mars 2014

Lolita, par Vladimir Nabokov

 


Quatrième de couverture: «Ainsi donc, aucun de nous deux n'est en vie au moment où le lecteur ouvre ce livre. Mais tant que le sang continue de battre dans cette main qui tient la plume, tu appartiens autant que moi à la bienheureuse matière, et je puis encore t'interpeller d'ici jusqu'en Alaska. Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra s'en prendre à lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le déchiqueter jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita.»
 

Mon avis: Quand j'ai lu les premières pages de Lolita, j'ai été tout de suite rebuté. Non pas tant par le thème qui peut en choquer plus d'un que par le style de Nabokov, vulgaire et soutenu à la fois. Après quelques pages d'adaptation, j'ai accroché au style, je l'ai aimé, savouré, le crû de certains mots, l'invention d'autres (nympholâtre), puis Nabokov nous plonge avec horreur dans cette aventure où Humbert Humbert nous conte sa vie, son dessein: Lolita, cette nymphette de douze ans qu'il rêve de posséder charnellement, de leur road-trip, etc.
Il y a peu à dire, à part que je comprends qu'aujourd'hui encore on soit choqué par cet ouvrage qui est pourtant une merveille littéraire. Il est à la fois destructeur car racontant la vie d'un pédophile à la première personne, et d'un pédophile très instruit, un grand séducteur, l'homme qui en apparence pourrait très bien dîner en ville avec vous, discuter de peinture, d'opéra, de cinéma. Un monsieur plus-que-tout-le-monde: un monsieur gendre-idéal; le diable au visage d'ange. Et, ce livre est aussi une réussite stylistique car la manière d'écrire de Nabokov est fluide, avec un rythme endiablé (malgré quelques longueurs) et surtout, que cette plume est vivante! on vit cette aventure, on entend Humbert parler.

Un classique contemporain.


Challenge classique 3

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