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vendredi 30 mai 2014

Le château de l'araignée (1957)

 
Le château de l'araignée
dont le titre original est Kumonosu-jô
produit en 1957
d'une durée de 110 minutes
& réalisé par Akira Kurosawa
avec Toshirô Mifune, Minoru Chiaki & Isuzu Yamada

Synopsis: Dans le Japon du XVIème siècle, deux généraux, Taketoki Washizu et Yoshiaki Miki, sont perdus dans les brumes et la forêt au retour d'une bataille victorieuse. Ils rencontrent une sorcière qui leur prédit que Washizu deviendra commandant du fort septentrional et succédera à son seigneur Kuniharu Tsuzuki. Cependant, ce sera Yoshiteru, le fils de son ami Miki, qui régnera. Sous l'influence de sa femme Asaji, Washizu assassine le seigneur Tsuzuki, puis envoie ses hommes tuer Miki, mais son fils échappe à la mort.


Mon avis: Dans ce film, on retrouve les thèmes chers à Kurosawa, notamment celui de la folie. Son personnage, incarné par Mifune, voit se réaliser son destin et culpabilise de ses actions pour le contrer, il subit donc des accès de folie tout au long du film, mis en relief par la perversité de son épouse qui joue le rôle bien connu de la femme perfide. Cette thématique, moins exploitée que dans Ran ou même Kagemusha, est liée à la destinée, élément central de cette adaptation libre de Macbeth. Le héros fait face à une prophétie, à laquelle il ne peut échapper, quoiqu'il fasse; d'ailleurs, ses propres actions, celles qui permettront à la prophétie de se réaliser, sont dictées par la connaissance de la prophétie. Si la sorcière ne dévoilait pas le destin du héros, alors peut-être ce destin ne serait pas; en somme, l'élément surnaturel est naturel dans ce cas, il est indispensable à la continuité. Cette obsession du destin, résurgence de la tragédie grecque (Zeus lui-même n'échappe pas à son destin!) est assez intéressante car en totale contradiction avec le libre-arbitre tel qu'il est conçu à la fois par la religion chrétienne et le libéralisme, c'est-à-dire deux des piliers de l'Occident contemporain; pour autant, l'obsession du destin demeure, celui-ci est rassurant, sauf pour le héros de Kurosawa…
Outre les réflexions que l'on peut avoir sur ce film, il faut dire les choses telles qu'elles sont: On se divertit bien. Même si on a l'impression d'avoir déjà vu ce film de nombreuses fois, on apprécie de voir ce Kurosawa qui reste en-deçà d'autres du même réalisateur dont il ne faut pas oublier le fabuleux travail sur le Japon contemporain en plus de ses fresques épiques médiévales.
 

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