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mardi 29 décembre 2015

À rebours par Huysmans

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Des Esseintes est un dandy, un misanthrope qui vit seul (avec ses domestiques) dans sa propriété et qui ne se soucie pas du monde extérieur. Vous cherchez un livre politique ? Le voici. Un livre sur la politique ? Passez votre chemin. Dans ce roman, Joris-Karl Huysmans nous livre avec un grand talent un ouvrage sur la décadence. Le protagoniste ne s'intéresse qu'à ses livres, à sa décoration intérieure. Il trie, range, ses ouvrages de (haute) bibliophilie, se plaint d'auteurs contemporains, admire les décadents, les Baudelaire, les Pétrone, lit les auteurs sombres, les Poe, les Villiers-de-l'Isle-Adam, s'enchante devant la prose de Flaubert et sa critique de la bêtise contemporaine, la bêtise bourgeoise qui contamina le clergé.
Huysmans, dans un style un peu pompeux il est vrai, mais ô combien riche en vocabulaire, que ce soit au niveau des couleurs, des matières, et autres, sent venir le déclin de son pays, de l'Occident en ce XIXe siècle miné par la IIIe République, par les « affaires ». Du coup, que faire ? refaire sa déco nous dit Huysmans. Tapisser telle pièce de maroquin, s'acheter une tortue pour décorer un tapis puis faire dorer et incruster de pierreries la carapace de celle-ci, se procurer des fleurs, etc. Et à chaque geste, Huysmans nous régale des pensées intérieures de des Esseintes.
Un roman décadent qui voit la fin d'une époque, la fin d'un monde, comme plus tard chez Proust. Un régal à la lecture, une œuvre jouissive et sombre à la fois. Un véritable chef-d’œuvre de la littérature.


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