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dimanche 3 janvier 2016

Golem, de Pierre Assouline

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J'ai beaucoup réfléchi à ce que j'allais écrire une fois ce livre terminé. Et je vous confie, chers lecteurs, que je n'en suis guère plus avancé. Ainsi, ce sera au fil de la plume...
Tout d'abord, j'ai été tenté par la quatrième de couverture, cette histoire d'un homme recherché car soupçonné du meurtre de sa femme et qui souffre d'une hypermnésie ; il serait « golemnisé » (je garde le mystère autour de ce terme exprès pour ne pas vous gâcher la plaisante surprise de la lecture et de la découverte).
Ainsi, le livre commence de manière fort classique avec ce soupçon de meurtre qui pèse sur le protagoniste. Les défauts sont présents dans ce court livre, mais je n'insisterai pas dessus parce que ce n'est pas ce que j'ai envie de retenir de cette oeuvre. Je me dois toutefois d'être honnête avec vous et avec moi-même. J'ai trouvé, à titre tout à fait personnel, la seconde partie moins prenante. Les explications de la déchéance de Gustave Meyer sont trop obscures, trop rapides. En somme la compression à l'extrême de ce qu'il ressent rend lourde la lecture et j'ai regretté le manque de développement. Le livre aurait gagné à être plus long pour que l'auteur nous explique davantage ce que ressent Meyer dans sa quête.

Cependant, Pierre Assouline, partant de personnages très clichés, les transforment au fur et à mesure. Si l'on n'a pas beaucoup d'évolution dans le personnage très « série TV américaine » qu'est Nina, Gustave Meyer retient notre attention. Le style, particulièrement alerte, montre un grand professionnalisme dans l'écriture et nous voguons avec l'auteur, nous allons où il veut nous emmener. Je pense même que l'on peut relire le livre à la lumière de notre évolution culturelle personnelle, c'est-à-dire qu'avec l'âge et les lectures, on peut avoir des clefs supplémentaires de compréhension de l'univers mental de Meyer, ce génie des échecs.

À un moment, je me suis dit : Pourquoi la collection Blanche ? Les premières pages sont plutôt du domaine du policier. Mais ensuite, on entre presque dans la SF et on finit par être dans la compréhension de l'âme. Il s'agit d'un livre inclassable, qui mêle différents genres, pour le plus grand plaisir du lecteur qui, moins avide de savoir qui a tué Marie Meyer, se demande quelle sera l'évolution intellectuelle de Gustave Meyer.
En cela, Pierre Assouline nous livre ici un bon roman, prenant, intéressant, recherché et travaillé. Une œuvre qui mérite d'être lue et surtout relue.

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