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vendredi 17 juillet 2015

La terre tremble (1948)


J'ai beaucoup d'admiration pour l'œuvre de Luchino Visconti et ce film la renforce.
L'histoire de ces pêcheurs siciliens fait écho dans mon cœur à la patrie de mes ancêtres qui vivaient également de la pêche et c'est donc avec cette fausse nostalgie,  celle qui naît d'une situation que l'on connaît par ouï-dire mais que l'on n'a pas vécu, que j'ai regardé ce film. J'ai été saisi dès les premiers instants par une photographie éblouissante alors même que Visconti, qui dut vendre des bijoux provenant de sa mère ainsi que d'autres biens pour finir la réalisation de ce long film (2h30 pour un tournage de sept mois).
Le réalisateur milanais a fait le pari de prendre de simples gens pour interpréter les rôles, de vrais pêcheurs siciliens, parlant leur langue, jouant presque leur vie. Dans un patois inintelligible ils interprètent de manière convaincante des rôles terribles dans ce drame sur l'inégalité, aux accents socialistes affirmés — le film a partiellement été financé par le Parti Communiste Italien.
On ne sort pas indemne de ce visionnage, que l'on partage ou non la vision de la société de Visconti, c'est-à-dire que si vous n'êtes pas socialiste ou communiste, vous pouvez tout de même apprécier la grandeur de ce cinéma, comme l'on apprécie La grève d'Eisenstein. Contrairement à ce dernier, je dirais que Visconti est plus subtile, sait davantage mener son histoire, tenir ses personnages et leur complexité, leur lutte acharnée contre un ordre social établi dans ce drame.
Chef-d'œuvre du néoréalisme italien, La terre tremble m'a laissé sans voix pendant un long moment, touché que j'étais par les destinées tragiques des protagonistes, destinées magnifiées par une photographie sublime et une voix-off terrible.


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