Quatrième
de couverture: Dans
la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d’Etat d’où va
naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux
insurgés. Leur histoire d’amour comme le soulèvement des républicains
traversent le roman, mais au-delà d’eux, c’est aussi la naissance d’une famille
qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la
double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante
Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte
rapidement va s’ouvrir.
Mon avis: Ce premier opus de la
série des Rougon-Macquart a de grandes qualités dont la capacité de Zola à nous
faire voyager à travers une époque, à travers plusieurs décennies, une vie entière,
avec des transitions indolores. L'auteur a aussi ce talent de nommer
parfaitement ce qu'il veut faire voir au lecteur; en quelques mots il cerne une
émotion, un lieu, une chose, une action et nous transmet l'ensemble. Dans cette
analyse de la société bourgeoise de province au moment du coup d'État de
Napoléon III, on voit poindre les Macquart, avec leur misère et Zola ne verse
pas dans le misérabilisme bien qu'il ait une vision manichéenne de ses
personnages: le gentil, niais, Silvère et sa petite Miette, d'un côté; de
l'autre, le gros bourgeois Rougon et l'envieuse feignasse de Macquart. On
manque un peu de nuances dans ce livre très engagé et parfois très drôle, lors
de la prise de la mairie par les membres du Salon Jaune suivi de la version
racontée, la glace brisée, les peurs bourgeoises, etc.
C'est un livre plus
qu'appréciable, devenu un classique français du XIXe.