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jeudi 5 janvier 2017

Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, 1962)


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Difficile d'écrire sur un classique et pourtant je vais essayer. Cléo de 5 à 7 conte l'histoire d'une jeune chanteuse, très belle, qui découvre qu'elle est peut-être atteinte d'une grave maladie et on suit sa vie durant ces deux heures, de 5h à 7h. Bon en fait, le film dure 1h30, mais ce n'est pas bien grave (à vrai dire on suit Cléo de 17h à 18h30, mais avouez que ça n'aurait pas fait un titre terrible).

Cléo interprétée par la magnifique Corinne Marchand, déambule dans Paris et multiplie les petites aventures avec ce fil rouge tragique. Un film très écrit, aux dialogues délicieux, notamment ceux du personnage Antoine, particulièrement séduisant grâce à l'interprétation d'Antoine Bourseiller, acteur assez peu connu qui fit une apparition dans Masculin-Féminin.

Le noir et blanc, le montage font de ce film un des bijoux de la nouvelle vague sans renier le passé du cinéma avec au milieu un court-métrage muet au casting en or (Godard, Anna Karina, JC Brialy). Et puis il y a la musique, écrite par Varda elle-même, composée par Michel Legrand et dans lesquelles Corinne Marchand excelle, toujours sur ce thème omniprésent de la mort que la jeune Cléo ne cesse de croiser dans ses pérégrinations (notamment des masques africains).

La superstition est aussi présente tout au long du film et elle est gage de vérité. De la voyante au miroir brisé en passant par les chapeaux, tout concourt à conduire Cléo vers son destin : la mort. Ce destin semble inéluctable et les signes, comme dans la Grèce Antique, sont lus et la belle Cléo ne pourra échapper au destin funèbre.

Un film captivant, différent de certains métrages de la Nouvelle Vague que j'ai pu voir. Moins intellectualisant que ceux de Godard, il me fait davantage penser à ceux de Bresson où le moindre dialogue semble être écrit et respecté à la virgule près.

Une oeuvre à découvrir.