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dimanche 31 août 2014

Le passant du bout du monde par Francisco Coloane



Le passant du bout du monde par Francisco Coloane


Résumé : A quatre-vingt-dix ans bientôt, le vieux loup du Grand Sud nous sort un dernier tour de son sac : l'histoire de sa vie, rien de moins. Qu'on ne s'attende pourtant pas à lire une autobiographie au sens classique du mot. Coloane, depuis son enfance dans l'île de Chiloé, fouetté par les vents du large, jusqu'aux années de la notoriété dans le sillage de son " frère " Pablo Neruda, navigue à vue - et compose son livre à l'inspiration : un livre aussi indiscipliné que sa tignasse. Bref un récit à la Coloane, un de plus, et de grande allure. L'écrivain s'en explique : il a toujours voulu que ses livres taillent leur route aventureuse au plus près de la vie. " J'ai veillé, dans ces dernières pages, à ce que l'écriture triche le moins possible. Au moins mes lecteurs ne seront pas dépaysés. Je leur vends cette fois encore le même alcool, tiré du même alambic, un alcool aussi peu frelaté que possible - simplement, cette dernière cuvée aura mariné un peu plus longtemps que les autres dans le tonneau. "

Mon avis : Coloane nous livre sa vie dans cet ouvrage que j'ai trouvé un peu inégal. Si l'on retrouve sa force dans ses brèves mais intenses descriptions des paysages fuégiens, sa passion pour les contes et légendes, on ne prend pas le même plaisir qu'à la lecture de ses romans. L'on se passionne pour le chapitre premier, sur son enfance, mais beaucoup moins pour ses récits de voyage ou encore pour sa vie à Santiago. Ceci étant dit, ce livre éclaire les autres de l'auteur ; l'on apprend d'où viennent les légendes qu'il exploita dans ses nouvelles, quand et dans quelles conditions ont été écrits ses livres. L'on se rend compte que l'homme était bel et bien un baroudeur, un explorateur, qu'il navigua sur les mers les plus dangereuses, qu'il travailla dans une estancia, qu'il côtoya, finalement, ces mythes, ces légendes, ces gens décrits dans Tierra del Fuego et autres.
C'est donc un livre que je conseillerais aux curieux qui ont aimé les livres de Coloane, afin de mieux saisir l'ampleur de l'œuvre. Il me reste d'autres ouvrages de cet homme à lire, et je m'y consacrerai prochainement, pour mon plus grand plaisir. En quatrième de couverture, il est toujours cité pour ses livres cette phrase de Sepùlveda : « Le plus grand écrivain du Chili… un géant ! » Si je n'ai pas la prétention de maîtriser ni même de bien connaître la littérature chilienne, mon instinct de lecteur me dit que j'ai bien à faire à un géant et cette autobiographie est une bénédiction pour les étudiants en littérature et, je le disais, les curieux amateurs des ouvrages de Coloane.


samedi 30 août 2014

Peine perdue par Olivier Adam



Peine perdue par Olivier Adam


Résumé :
Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur: la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.Avec Peine perdue, Olivier Adam signe un livre d'une densité romanesque inédite, aux allures de roman noir, et dresse le portrait d'une communauté désemparée, reflet d'un pays en crise.

Mon avis : En reposant ce livre, je me retrouve avec un avis mitigé. D'un côté, il y a une peinture sociale qui, si elle souffre d'être parfois caricaturale, touche essentiellement au but, et de l'autre, il y a cette distanciation entre l'auteur et ses personnages qui nous empêche d'avoir de l'empathie pour leur sort. J'ai eu du mal à identifier tous les personnages et je regrette que le style de chaque chapitre soit si identique. Si j'ai apprécié ce style familier, il y a eu quelques passages que j'ai trouvé peu compréhensibles à cause d'une ponctuation un peu fantaisiste. Mais après tout, l'auteur fait le choix de son style qui, dans l'ensemble, soyons honnête, m'a intéressé.
Les personnages, qu'il s'agisse d'Antoine, de Jeff ou de Perez, ne créent aucune sympathie à leur égard, malgré les tentatives de l'auteur de dépeindre des vies plus ou moins miséreuses. L'écriture en devient clinique, juste mais froide, distante.
En somme, c'est un livre que j'ai lu assez facilement bien que l'envie m'ait prise à plusieurs reprises de l'arrêter en cours de route tant le mystère autour de l'agression d'Antoine m'a peu intrigué et le style globalement peu accroché. Je pense que cet ouvrage a un public mais je n'en fais pas partie.


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vendredi 29 août 2014

Expendables 3 (2014)



Expendables 3

 

 Expendables 3
dont le titre original est The Expendables 3
produit en  2014
aux  États-Unis
& réalisé par Patrick Hughes
avec : Sylvestre Stallone, Jason Statham, Antonio Banderas, Jet Li, Wesley Snipes.

Résumé :
Barney, Christmas et le reste de l’équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expendables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d’armes, que Barney fut obligé d’abattre… Du moins, c’est ce qu’il croyait.

Mon avis : Un pur divertissement. Il y a peu à dire sur ce film à part que tout explose, que les méchants tombent comme des mouches, que Stallone et ses potes s'amusent à tout détruire. C'est un film d'action qui ne se prend pas au sérieux, avec une mention spéciale pour Banderas et son rôle guignolesque qu'il joue très bien. On s'amuse et on ne voit pas le temps défiler ; idéal entre amis un soir.
J'ai apprécié de voir une équipe renouvelée avec un peu de sang neuf, bien que je ne sois pas totalement convaincu par leurs prestations.
En somme, un film d'action réussi, divertissant et bien rythmé.


mercredi 27 août 2014

L'amour et les forêts par Eric Reinhardt



L'amour et les forêts par Eric Reinhardt


Résumé : À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Récit poignant d'une émancipation féminine, L'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.

Mon avis : C'est un véritable coup de cœur. J'écris cette critique juste après avoir lu la dernière page et j'en suis encore bouleversé. Je ne suis pas du genre émotif, mais ce livre dégage une réelle puissance. Dans un style magnifique, riche, dense, souffrant peut-être de trop d'énumérations, Eric Reinhardt nous transporte dans l'univers de Bénédicte, femme mariée et malheureuse, que le narrateur rencontre à deux reprises et dont il découvre la tragique vie et le combat incessant qu'elle mène pour essayer simplement de vivre. L'histoire est prenante, certains passages édifiants (le harcèlement de l'époux) enchanteurs (Christian), cocasses  (l'inscription sur Meetic). Un livre vraiment sublime qui n'était, a priori, pas un premier choix mais qui devient un premier coup de cœur dans cette rentrée littéraire 2014.
En résumé, un livre qui est magnifique, maîtrisé, écrit avec un talent indéniable, et qui, en plus, est important car il aborde la persécution psychologique de femmes dans leur foyer. Merci à Eric Reinhardt d'avoir rédigé ce livre et merci aux éditions Gallimard de l'avoir publié.


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mardi 26 août 2014

Charlotte par David Foenkinos



Charlotte par David Foenkinos


Résumé : Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte.

Mon avis : La forme du livre peut perturber de prime abord : une ligne, un paragraphe, comme des vers qui content une épopée, une tragédie. Mais cette forme rythme à merveille le texte qui souffre un peu d'un manque d'élaboration, mais a une portée forte par moments, notamment dans la huitième partie où la forme prend tout son sens stylistique.
La vie de Charlotte Salomon, cette artiste-peintre, que je ne connaissais pas, intrigue le lecteur qui craignait un énième livre sur la Shoah mais qui se trouve, dans mon cas, face à un roman humain, sur cette femme dont la vie fut terrible et qui la conduisit, cependant, à produire une œuvre à laquelle s'intéresse avec toute son âme Foenkinos. On le sent obsédé par Charlotte Salomon, qu'il nomme presque amoureusement Charlotte en titre du livre, cette femme forte qui dut subir les brimades des nazis et celles de la vie, en général.
Un portrait étonnant par sa forme et touchant par son fond. En résumé, un livre que j'ai apprécié ; souvent la concision des phrases révèlent davantage la force de l'émotion qui s'y cache que de longues tirades.



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lundi 25 août 2014

L'autoroute par Luc Lang



L'autoroute par Luc Lang


Résumé :
Elle c’est Thérèse, lui c’est Lucien, un couple que la vie n’aurait pu réunir sans le décès d’une tante et l’héritage de sa propriété à la sortie d’Orchies, tout près de l’autoroute, au bord des champs. Fred, le narrateur, est un saisonnier, il passe ses nuits d’automne dans les plaines du Nord, au volant d’une arracheuse à déterrer des hectares de betteraves, et dans sa tête résonnent des mélodies de jazz qui lui donnent la certitude qu’un jour il sera un grand saxophoniste. Et le voici capturé par ce couple, englué dans leur vie en douce et ses secrets nocturnes, prisonnier de leur palais en ruine d’où il faudrait s’enfuir s’il n’était pas déjà sous l’hypnose de leur tentaculaire humanité...

Mon avis : C'est dans un style aux longues phrases, qui vous vrillent l'esprit, vous voguent dans des mers sinueuses et presque cauchemardesques que Luc Lang s'exprime. Cette histoire m'a touché par la simplicité des sentiments qui découle de ce style riche et alambiqué, aux phrases parfois trop longues, ou du moins pas toujours assez bien rythmée à mon goût. Ce livre, j'ai du mal à l'exprimer, à lui donner corps car Lang le fait à merveille par lui-même. Cette histoire, presque absurde, est pourtant une aventure humaine où Fred, saisonnier, se retrouve accueilli par un couple d'inconnus qui a un jardin secret que le protagoniste découvre au fil du livre. Un livre percutant par son humanité, ses phrases qui s'étirent avec la sensibilité des personnages, leurs dialogues mélangés aux phrases du narrateur, d'autres phrases stoppées net comme l'on stoppe une pensée. Ce livre est une pensée continue qui happe le lecteur et ne le lâche qu'à la dernière phrase.
En somme, un livre que j'ai apprécié, qui m'a agréablement surpris.


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