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jeudi 17 avril 2014

La maison du Chat-qui-pelote, par Honoré de Balzac

 
Résumé: L'histoire d'un commerçant, de ses commis, de ses filles et d'un jeune noble qui tombe amoureux d'une d'elle.

Mon avis: Cette courte œuvre de Balzac, première dans la Comédie humaine et qui nous conte finalement les malheurs que l'on pouvait vivre lorsque l'on changeait de classe, a ce génie d'être une étude de mœurs en cent pages bien meilleure, bien plus claire, que beaucoup de discours. Cette fille de négociant qui se marie à un aristocrate artiste, qui passe d'un mode de vie à un autre, est touchante par son incompréhension de ce qui lui arrive, de ses tentatives d'apaisement au sein du couple. Et cette écriture! ces descriptions qui ne traînent pas en longueur mais qui sont assez conséquentes pour nous aider à visualiser la scène, ces mots, ces phrases, tout s'exprime par peu de dialogues contrairement à ces auteurs contemporains (pas tous, heureusement) qui rédigent plus des scripts pour la télé que des livres. C'est un moment que l'on passe avec Balzac, une histoire qu'il nous conte, une description de son époque qu'il entame dans cette œuvre immense que je vais essayer de critiquer (comprendre: dont je vais essayer de parler) du début à la fin.
 
 

Challenge classique 3

mercredi 16 avril 2014

Philomena (2013)

Philomena : Affiche 

Philomena
produit en 2013
au Royaume-Uni
d'une durée de 98 minutes
& réalisé par Stephen Frears
avec Judi Dench, Steve Coogan, Sophie Kennedy Clark, Peter Hermann & Barbara Jefford

Synopsis: Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.
Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.

Mon avis: Un film plutôt subtil. L'histoire, sans être particulièrement intéressante, arrive à nous toucher par le naturel des acteurs, par la simplicité des sentiments, humains par ce dépouillement, par ce côté presque brut, pur. Le personnage de Philomena allie un aspect « simplet » à un autre plein de « bon sens », quand elle parle avec ses préjugés puis quand elle aime sans juger. Je ne saurais exprimer ce que j'ai ressenti en voyant ce film; malgré ses défauts apparents, ses traits parfois grossiers dans le scénario ou les dialogues, l'académisme de la réalisation, il y a ce côté humain qu'on ne peut pas passer sous silence derrière cette histoire terrible qui n'est pas traitée avec tout le pathos que l'on aurait pu avoir.
En somme un film en retenue, brodé de nuances, de gris, un film simple qui parle à l'âme. Parmi les films ayant eu droit à la nomination au meilleur film aux Oscars 2014, il est mon préféré juste derrière Gravity et Her et loin devant l'insipide 12 years a slave.

 

tapisrouge

mardi 15 avril 2014

La curée, par Émile Zola

 

Résumé: En plein Paris en cours de reconstruction, Aristide Rougon dit Saccard, spécule quand son épouse est tentée de le tromper avec son fils, issu d'un premier lit.

Mon avis: Quelle histoire! Zola est un conteur qui fait penser, dans son œuvre, à ces auteurs (du moins, les quelques grands auteurs) de feuilletons qui paraissaient dans les gazettes. D'ailleurs, Émile Zola avait publié ainsi Les mystères de Marseille, œuvre sinon grandiose, du moins agréable, notamment pour les provençaux. Là, dans la Curée, Zola nous transporte dans la bourgeoisie parisienne qu'il caricature à outrance et cela nous fait rire: on rit face aux horreurs commises parce que, si l'on s'en offusquait trop, on en ferait un malaise. De magouilles financières en inceste, de coucheries en sournoiseries, Zola est sans pitié. Son génie réside aussi dans ce souffle de caricatures, d'exagérations jouissives, dans ces descriptions grandiloquentes mêlées à d'autres d'une sobriété magnifique. J'ai même pris note d'une phrase, une courte citation dans cet ouvrage, chose que je ne fais que rarement car ça coupe un peu notre lecture. Durant le gala organisé par Saccard, le buffet est mis et les invités peuvent se servir: « Le préfet guettait un gigot. Il allongea la main, au bon moment, dans une éclaircie d'épaules, et l'emporta tranquillement, après s'être bourré les poches de petits pains. » D'ailleurs, toute la scène est grandiose.
En bref, j'ai beaucoup aimé.

 

Challenge classique 3