Résumé: En plein Paris en cours de reconstruction, Aristide Rougon dit Saccard, spécule quand son épouse est tentée de le tromper avec son fils, issu d'un premier lit.
Mon avis: Quelle histoire! Zola
est un conteur qui fait penser, dans son œuvre, à ces auteurs (du moins, les
quelques grands auteurs) de feuilletons qui paraissaient dans les gazettes.
D'ailleurs, Émile Zola avait publié ainsi Les mystères de Marseille, œuvre
sinon grandiose, du moins agréable, notamment pour les provençaux. Là, dans la
Curée, Zola nous transporte dans la bourgeoisie parisienne qu'il caricature à
outrance et cela nous fait rire: on rit face aux horreurs commises parce que,
si l'on s'en offusquait trop, on en ferait un malaise. De magouilles
financières en inceste, de coucheries en sournoiseries, Zola est sans pitié.
Son génie réside aussi dans ce souffle de caricatures, d'exagérations jouissives, dans ces descriptions
grandiloquentes mêlées à d'autres d'une sobriété magnifique. J'ai même pris
note d'une phrase, une courte citation dans cet ouvrage, chose que je ne fais
que rarement car ça coupe un peu notre lecture. Durant le gala organisé par
Saccard, le buffet est mis et les invités peuvent se servir: « Le préfet
guettait un gigot. Il allongea la main, au bon moment, dans une éclaircie
d'épaules, et l'emporta tranquillement, après s'être bourré les poches de
petits pains. » D'ailleurs, toute la scène est grandiose.
En bref, j'ai beaucoup aimé.
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