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jeudi 14 août 2014

La vérité sur l'affaire Harry Quebert par Joël Dicker



La vérité sur l'affaire Harry Quebert par Joël Dicker

 


Résumé : À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois.

Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d'avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Mon avis : C'est un livre que j'ai lu par pur hasard et souvent je regrette ce genre de lecture hasardeuse. Ce ne fut pas le cas. Le roman de Dicker a une construction narrative très recherchée et l'on sent le grand travail d'écrivain qui se cache derrière. L'histoire est prenante, les personnages touchants, les rebondissements nombreux, bref, tous les ingrédients d'un succès plus que mérité. J'ai beaucoup aimé le fait que l'histoire d'amour se passe entre un homme trentenaire et une enfant de quinze ans car c'est une chose assez peu fréquente, surtout l'humanisation de cette relation possible et non-abusive. Les obsessions de Harry Quebert pour cette Nola, dans le style de l'auteur, m'ont fait penser à Nabokov, notamment dans la sonorité du prénom de la fille telle qu'elle est perçue par le personnage, ici de Quebert, ailleurs de Humbert. Il s'agit d'un roman d'amour en même temps qu'un roman policier et c'est ce qui, à mon sens, fait la force de l'œuvre. On est pris dans l'enquête tout comme on ne peut oublier l'amour entre cette fille que l'on imagine femme tant son comportement se rapproche davantage de l'adulte que de l'enfant. Je regrette cependant le peu de spontanéité des paroles de Nola, presque artificielles, alors que les autres dialogues sont proches du langage parlé. Hormis ce petit regret, je n'ai rien à redire car c'est un livre qui m'a tenu du début à la fin, à la fois livre d'été, à lire à la plage, et livre intelligent car abordant des questions difficiles sans tomber dans la caricature. Le style, très fluide, semble très travaillé dans ce sens et s'il n'est pas original (l'originalité n'est pas un critère de qualité, cependant) il a cette intelligente structure dans la narration ou l'on alterne entre les scènes à la première personne, se déroulant dans le présent, les lettres, les extraits de livre, les flash-backs à la troisième personne ; bref, un véritable travail d'écrivain qui rend tout à coup modeste l'apprenti. C'est un puzzle intéressant où, peut-être, le style du narrateur transparaît un peu trop dans les extraits de Quebert (l'on m'aurait dit que Les origines du mal était écrit par Goldman, je l'aurais aussi bien cru).

Bref, en résumé, c'est un très bon livre, un plaisir à la lecture et en même temps un livre qui pourrait être enseigné en classe car diaboliquement bien structuré. Je découvre Joël Dicker avec ce livre, et je lirai ses prochaines œuvres.


 

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