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jeudi 3 avril 2014

Sécheresse (1963)

 

Sécheresse
dont le titre original est Vidas Secas
produit en 1963
au Brésil
d'une durée de 103 minutes
& réalisé par Nelson Pereira dos Santos
avec Átila Iório, Maria Ribeiro, Orlando Macedo, Joffre Soares, Gilvan Lima & Genivaldo Lima

Synopsis: Années 1940. Une famille de paysans pauvres du Nordeste fuit la sécheresse et la famine. Après une éprouvante marche dans le Sertao, elle parvient jusqu'à la maison délabrée de Tomas, un ami parti tenter sa chance en d'autres contrées. Fabiano, le chef de famille, est embauché comme vacher auprès d'un fazendeiro ayant employé Tomas. La vie n'est guère facile et Fabiano a contracté une dette auprès de son patron. Un dimanche, avant une fête folklorique, Fabiano est provoqué aux cartes par un agent de police. Bien qu'ayant gagné régulièrement, il est frappé et traîné en prison. Libéré, il se remet au travail. Mais, la sécheresse sévit à nouveau. Le couple de paysans et leurs enfants repartent sur les chemins, cherchant désespérément des terres fertiles...

Mon avis: Un film « coup de poing » pour reprendre cette expression souvent utilisée et devenue par là un peu sans sens. Mais là, c'est vrai; c'est un film qui vous remue l'estomac du début à la fin, vous fait monter les larmes aux yeux, vous brise le cœur. Le cinéma brésilien est mal connu, donc pour donner une idée de ce film, dans son style, il me fait penser aux films du néo-réalisme italien ou, plus proche géographiquement, à la période mexicaine de Bunuel.
L'histoire de cette famille vivant dans la misère est dépeinte avec une simplicité rare au cinéma, presque sans aucun dialogue, sans aucun jeu des acteurs (l'acteur principal, comme son personnage, est transparent, résigné). C'est l'ambiance qui vous pèse, car c'est elle qui vous contagie, qui charrie ces émotions difficiles, presque insupportables. L'un des enfants demande à sa mère ce qu'est l'enfer, elle lui dit que c'est une fournaise où vont les damnés; l'enfant n'a pas besoin de pécher et mourir pour voir l'enfer, et il le sait: il y vit. Il vit dans cette immensité désertique où les animaux sont maigres, où il n'y a rien à manger, où la présence de l'État se résume à une police véreuse et à un fonctionnaire voulant lui prendre des taxes; en somme, cette famille vit dans la misère, la pure et horrible misère sous un soleil de plomb.
Un grand film, qui devrait en bouleverser plus d'un.

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