Le château de l'araignée
dont le
titre original est
Kumonosu-jô
produit
en
1957
d'une
durée de
110 minutes
& réalisé
par
Akira Kurosawa
avec Toshirô Mifune, Minoru
Chiaki & Isuzu Yamada
Synopsis: Dans le Japon du
XVIème siècle, deux généraux, Taketoki Washizu et Yoshiaki Miki, sont perdus
dans les brumes et la forêt au retour d'une bataille victorieuse. Ils
rencontrent une sorcière qui leur prédit que Washizu deviendra commandant du
fort septentrional et succédera à son seigneur Kuniharu Tsuzuki. Cependant, ce
sera Yoshiteru, le fils de son ami Miki, qui régnera. Sous l'influence de sa
femme Asaji, Washizu assassine le seigneur Tsuzuki, puis envoie ses hommes tuer
Miki, mais son fils échappe à la mort.
Mon avis:
Dans
ce film, on retrouve les thèmes chers à Kurosawa, notamment celui de la folie.
Son personnage, incarné par Mifune, voit se réaliser son destin et culpabilise
de ses actions pour le contrer, il subit donc des accès de folie tout au long
du film, mis en relief par la perversité de son épouse qui joue le rôle bien
connu de la femme perfide. Cette thématique, moins exploitée que dans Ran ou
même Kagemusha, est liée à la destinée, élément central de cette adaptation
libre de Macbeth. Le héros fait face à une prophétie, à laquelle il ne peut
échapper, quoiqu'il fasse; d'ailleurs, ses propres actions, celles qui
permettront à la prophétie de se réaliser, sont dictées par la connaissance de
la prophétie. Si la sorcière ne dévoilait pas le destin du héros, alors
peut-être ce destin ne serait pas; en somme, l'élément surnaturel est naturel
dans ce cas, il est indispensable à la continuité. Cette obsession du destin,
résurgence de la tragédie grecque (Zeus lui-même n'échappe pas à son destin!)
est assez intéressante car en totale contradiction avec le libre-arbitre tel
qu'il est conçu à la fois par la religion chrétienne et le libéralisme,
c'est-à-dire deux des piliers de l'Occident contemporain; pour autant,
l'obsession du destin demeure, celui-ci est rassurant, sauf pour le héros de
Kurosawa…
Outre les réflexions que l'on peut avoir sur ce
film, il faut dire les choses telles qu'elles sont: On se divertit bien. Même
si on a l'impression d'avoir déjà vu ce film de nombreuses fois, on apprécie de
voir ce Kurosawa qui reste en-deçà d'autres du même réalisateur dont il ne faut
pas oublier le fabuleux travail sur le Japon contemporain en plus de ses
fresques épiques médiévales.
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