Golem, de Pierre Assouline

J'ai beaucoup réfléchi à ce que j'allais écrire une fois ce livre terminé. Et je vous confie, chers lecteurs, que je n'en suis guère plus avancé. Ainsi, ce sera au fil de la plume...

Tout d'abord, j'ai été tenté par la quatrième de couverture, cette histoire d'un homme recherché car soupçonné du meurtre de sa femme et qui souffre d'une hypermnésie ; il serait « golemnisé » (je garde le mystère autour de ce terme exprès pour ne pas vous gâcher la plaisante surprise de la lecture et de la découverte).

Ainsi, le livre commence de manière fort classique avec ce soupçon de meurtre qui pèse sur le protagoniste. Les défauts sont présents dans ce court livre, mais je n'insisterai pas dessus parce que ce n'est pas ce que j'ai envie de retenir de cette oeuvre. Je me dois toutefois d'être honnête avec vous et avec moi-même. J'ai trouvé, à titre tout à fait personnel, la seconde partie moins prenante. Les explications de la déchéance de Gustave Meyer sont trop obscures, trop rapides. En somme la compression à l'extrême de ce qu'il ressent rend lourde la lecture et j'ai regretté le manque de développement. Le livre aurait gagné à être plus long pour que l'auteur nous explique davantage ce que ressent Meyer dans sa quête.

Cependant, Pierre Assouline, partant de personnages très clichés, les transforment au fur et à mesure. Si l'on n'a pas beaucoup d'évolution dans le personnage très « série TV américaine » qu'est Nina, Gustave Meyer retient notre attention. Le style, particulièrement alerte, montre un grand professionnalisme dans l'écriture et nous voguons avec l'auteur, nous allons où il veut nous emmener. Je pense même que l'on peut relire le livre à la lumière de notre évolution culturelle personnelle, c'est-à-dire qu'avec l'âge et les lectures, on peut avoir des clefs supplémentaires de compréhension de l'univers mental de Meyer, ce génie des échecs.

À un moment, je me suis dit : Pourquoi la collection Blanche ? Les premières pages sont plutôt du domaine du policier. Mais ensuite, on entre presque dans la SF et on finit par être dans la compréhension de l'âme. Il s'agit d'un livre inclassable, qui mêle différents genres, pour le plus grand plaisir du lecteur qui, moins avide de savoir qui a tué Marie Meyer, se demande quelle sera l'évolution intellectuelle de Gustave Meyer.

En cela, Pierre Assouline nous livre ici un bon roman, prenant, intéressant, recherché et travaillé. Une œuvre qui mérite d'être lue et surtout relue.

In my Mailbox (03/01/2016)

Une semaine s'achève, une autre commence ; et avec elle, de nouveaux livres, surtout en ces temps ô combien cruels de rentrée littéraire d'hiver avec des choix à faire.

Voici, en deux temps, mes dernières réceptions. Tout d'abord les nouveautés, et ensuite des classiques.

Les nouveautés :

 

Golem de Pierre Assouline, un livre que je viens de finir et dont vous aurez mon avis à 12h pétantes. Une bonne surprise, un livre que je conseille.

Consumés de David Cronenberg. Je viens de le commencer donc je ne saurais pas quoi dire pour l'instant à part que je suis, comme pour l'ouvrage d'Assouline, entré dès le premier chapitre dans l'univers de l'auteur.

Et voici les classiques que je n'ai pas encore eu le temps de commencer :

 

 

Et, si je n'ai pas eu le temps de les commencer, c'est que de Thomas Mann je suis plongé dans son merveilleux La Montagne Magique, un pavé d'un millier de pages fort plaisant.

Et vous qu'avez-vous reçu cette semaine ?

Martian Manhunter, vol.1 : The Epiphany

Contient Martian Manhunter #1-6

En voilà une bonne surprise ! Je dois vous avouer que je ne m'attendais à rien de particulier de cette nouvelle série et j'ai été entraîné dès le premier numéro dans cet univers, dans cette histoire. La Terre est menacée (encore ?!!), Mars attaque ; les Martiens blancs ont crée le Martian Manhunter comme une arme visant la Terre. Dans quel but exact ? Pourquoi lancer des attaques terroristes à travers le monde ?

Dans ces six épisodes, menés tambours battants, l'équipe créative ne ménage pas ses efforts : régularité des dessins, personnages secondaires creusés, guest-stars en pagaille. On s'amuse, on sourit, on est (presque) angoissé. Action et humour sont au rendez-vous dans ce premier tome d'une série qui, je l'espère, durera et surtout se maintiendra qualitativement.

Si vous n'avez pas encore lu Martian Manhunter, c'est une des séries de DCYou à suivre, surtout si vous aimez les ongoings peu prétentieuses et divertissantes.

De l'(in)utilité du Book Haul ?

Alors que le blog se cherche, malgré son existence officielle depuis 2014, voilà que je tombe sur des tonnes de vidéos de booktubeurs talentueux qui exposent leurs avis sur des ouvrages ou des films voire des morceaux de musique. Et ils présentent aussi leurs dernières acquisitions au rythme soit mensuel (Book Haul) soit hebdomadaire (In my Mail Box). Alors que je préparais ce dernier, tranquillement, dans mon coin, esseulé, voilà-t-il pas que je me pose la question :  Mais à quoi ça sert ?

En effet, à quoi peut bien servir un Book Haul ou un In my Mail Box ? Après tout, parler de ce qu'on n'a pas lu revient à faire comme beaucoup de journalistes télés ou d'hommes (et femmes… parité oblige) politiques. Alors : Pourquoi ? Pour montrer simplement ce que l'on a reçu ? Qui a la plus grosse pile ? La limite du Book Haul est le concours et la tentation de l'achat compulsif pour impressionner l'auditoire. Mais au fond, à quoi bon acheter des livres qu'on n'aura pas le temps de lire…

Cependant, si on pousse la réflexion plus loin, si on se demande quelle peut être l'utilité de ces messages ou vidéos, si on dépasse le classique déclinisme façon des Esseintes qui consisterait ici en une posture anti-tout, bref, si l'on regarde plus loin que le bout de son nez, on aperçoit plusieurs utilités au Book Haul :

- Cela peut donner des idées de lectures à d'autres personnes,

- Cela peut aussi nous permettre de nous rendre compte que l'on a besoin de voir un Bookologue pour acheter moins,

- Enfin, on prend conscience de la taille de notre PAL et l'on sait ce que l'on doit lire en priorité.

Au final, si ces manifestations bookinesques peuvent avoir des inconvénients, elles sont avant tout un moyen de donner des idées, et de se rendre compte de tout ce que l'on achète. Plus encore, j'oserai même dire que cela crée du lien : on échange entre blogueurs et non-blogueurs sur les achats des uns et des autres. On discute, on partage. Et c'est la force de cette communauté de blogueurs littéraires : le partage, la passion commune. Ce sont ces aspects qui me donnent envie de faire de l'année 2016, une année du blog littéraire où je posterai bien davantage, où je lirai les blogs avec plus d'assiduité, où je laisserai des commentaires. C'est cette communauté joyeuse qui donne, en somme, envie d'en faire partie.

Donc, chers blogueurs, continuez à partager vos achats ; je pense que nous sommes nombreux à être intéressés par ces billets ou ces vidéos — sauf nos banquiers qui voudraient bien que l'on arrête de faire 50 nuances de rouge à la fin du mois.

Sur ce, de la lecture m'attend. (et bonne année à vous tous !)

Ils sont prévus pour janvier

Voilà le mois de janvier qui commence et qui démarre fort avec une rentrée littéraire qui me donne goût à la lecture. Car il faut que je l'avoue, ces derniers mois ont surtout été l'occasion de faire diminuer ma PAL et je n'ai guère regardé du côté des nouvelles sorties. Mais, entre les bonnes résolutions (j'y reviendrai peut-être) et le glanage sur les sites des éditeurs, voilà quelques sorties pour janvier qui me tentent fortement :

  

 

 

 

 

 

En voilà un programme ! Reste à savoir si je pourrai tout lire car surtout, s'il est une chose à laquelle je tiens pour cette nouvelle année, c'est à apprécier mes lectures, c'est-à-dire à prendre mon temps.

En plus de cela, il est prévu de faire légèrement baisser la PAL, tout en restant modeste avec :

- Thomas Mann, La montagne magique 

- Emile Zola, La conquête de Plassans

- Terry Goodkind, Les piliers de la Création

J'espère que vous avez, vous aussi, un programme de lecture qui vous plaise et que cette nouvelle année, que je vous souhaite excellente en tous points, vous apportera, au moins au niveau littérature, du plaisir.

À très bientôt sur Le Salon de Thomas. 

La prison de chair par Maurice Limat

Cette nouvelle enquête de Teddy Verano, le détective fétiche de Maurice Limat, nous plonge au coeur de Paris où une jeune femme semble être possédée et s'apprêtait à commettre un meurtre. Toujours dans un style alerte, ce conteur qu'est Maurice Limat nous replonge dans son univers. Si La prison de chair fait partie de la collection « Angoisses » des éditions Fleuve Noir, il ne faut pas croire à un livre d'épouvante, loin de là. Il s'agit plutôt d'un mystère mêlant notre monde et un monde surnaturel.

Ceci étant dit, je dois avouer que ce roman n'est pas mon préféré de l'auteur du très bon Mandragore (entre autres). Si j'ai passé un bon moment, il m'a fallu du temps pour finir cet ouvrage tant le suspense quant à l'identité du malfaiteur est faible. Cependant, la scène de la poursuite dans le parc, bien rythmée, bien écrite, rattrape le tout. Et bien sûr, le style délicieusement désuet de cet ouvrage de 1964 ajoute au charme du livre.

Un bon petit roman de gare, comme il est plaisant d'en lire.