Ce drame de Jacques Demy est bien à la hauteur
du reste de sa filmographie. L'histoire de ce jeune homme, Roland, qui croise
son amie d'enfance, Lola dont il est amoureux est sublime. Comme dans les Parapluies de Cherbourg, Demy nous
offre une situation inextricable, triste et magnifique. On espère, on doute, on
est pris dans le tourbillon des sentiments offerts par Demy.
La photographie est sublime et si le jeu
d'acteur peut parfois sonner faux c'est que les dialogues sont très travaillés.
Le thème du premier amour est fort dans ce
film, que ce soit pour Lola qui attend depuis sept ans le retour de Michel ou
la jeune Cécile, qui tombe sous le charme d'un marin. Ces deux Cécile (le
véritable prénom de Lola est Cécile) ne font qu'une : elles sont l'incarnation
du premier amour ; et, dans un jeu identique tombent amoureuses d'un grand
blond plus âgé habillé en marin lorsqu'elles ont quatorze ans.
Lola est l'histoire de
l'amour, le véritable, celui qui fait espérer, qui déçoit, qui fait se gâcher
une vie s'il le faut. Dans ce film les femmes sont seules, ont un enfant à
charge, sont libres et amoureuses, même la mère de Cécile, une bourgeoise, qui
espère après Roland. Un énième amour déçu de cette femme forte, comme les
autres.
On voit se croiser les personnages tout au long
de l'histoire avec l'habileté que seul un grand réalisateur comme Jacques Demy
possède.
Un œuvre puissante et créatrice d'émotions. A
voir.